Ernest Ouandié
Ernest Ouandié, celui que ses compagnons de lutte appelaient camarade Emile voit le jour à Bangou en 1924, dans le département des hauts plateaux à l’ouest du Cameroun. Son diplôme de moniteur indigène obtenu en 1943 à l’Ecole Supérieure de Yaoundé en poche, il est affecté tour à tour dans plusieurs ville dont Edéa, où sa vie prend un tournant décisif ; il y rencontre l’essentiel de ses futurs camarades du parti dont particulièrement Marthe Eding son épouse.
Militant de l’Union des Syndicats Confédérés du Cameroun (USCC), il est indexé par l’administration coloniale comme activiste et agitateur. Par ce truchement du syndicalisme, il adhère à l’UPC. Lors du Congrès d’Eséka en 1952, il devient Vice président chargé de l’Organisation et responsable des organes de presse, dont la Voix du Kamerun.
Au moment de la dissolution de l’UPC en mai 1955,Ernest Ouandié se retrouve à Kumba avec Félix Roland Moumié, Abel Kingué et Ndeh Ntumazah. Ils s’exilent tous à l’étranger et forment leur base à Accra au Ghana, chez Nkwamé Nkrumah. Plusieurs cadres issus des universités occidentales, se mettent à sa disposition sur sa base d’Accra. Il fait la navette entre Khartoum au Soudan, le Caire en Egypte où est basé Félix Roland Moumié et Conakry en Guinée où certains cadres de l’UPC travaillent pour le compte de Sékou Touré. En 1961, il décide rentrer et de relancer la lutte armée au Cameroun. Après avoir réussi à mobiliser l’essentiel des militants, et le renfort des jeunes cadres venus d’Accra, il tient une assemblée populaire sous maquis d’où naît en 1962, le Comité révolutionnaire, nouvelle direction de la lutte armée dont il est le président.
Parallèlement au Comité révolutionnaire, il lance l’ALNK (l’armée de libération nationale du Kamerun). Il organise la résistance à sa manière. Comme dans tout mouvement révolutionnaire, son organisation est infiltrée. Son amitié avec l’évêque de Nkongsamba, Monseigneur Albert Ndongmo est entourée de mystère et d’appréhension par la quasi-totalité des membres du Comité révolutionnaire. Cette suspicion s’intensifie en 1970 ; l’évêque joue l’intermédiaire entre les autorités de Yaoundé et le maquis d’Ernest Ouandié. Mais ce dernier ne lui reconnaît pas la légitimité de ce rôle qui persiste. De ce fait, l’étau se resserre autour du maquis. Il convainc Ernest Ouandié de sortir du maquis et qu’il organisera son repli tactique à l’étranger, en lui fournissant un passeport. L’évêque n’est plus jamais revenu sur les lieux de leurs échanges. Pourtant, c’est en ces lieux que le 21 août 1970, Ernest Ouandié sera arrêté, ainsi que l’évêque de Nkongsamba. Suivra un procès au Tribunal militaire de Yaoundé au cours duquel Ernest Ouandié ne bougera pas sa ligne.
Le Président Ahidjo déclare au cours d’une grande interview « Ndogmo je le méprise, je ne le tuerai pas, mais Ouandié, je le respecte et je le tuerai ». Monseigneur Albert Ndongmo est relâché et s’installe au Canada. Ernest Ouandié quant à lui est condamné à la peine capitale.
C’est ainsi que le vendredi 15 janvier 1971, vers cinq heures du matin, un avion militaire ayant à son bord le condamné atterrit à la base militaire de Koutaba où il sera conduit au camp militaire de Bamoungoum, à l’entrée de la ville de Bafoussam. La dernière personne qui converse avec le condamné n’est autre que son confesseur, le curé de la Paroisse de Tamja, l’Abbé André Wounking, qu’Ernest Ouandié charge de transmettre au Président Ahmadou Ahidjo, que le sang des patriotes versé est une semence du nationalisme. A ce titre, il est convaincu que personne ne viendra à bout du nationalisme Cameroun. De plus il est certain qu’on parlera de lui à la place centrale de l’Histoire du Cameroun. A dix heures, ayant refusé au préalable que les éléments de l’armée camerounaise lui bande les yeux, il a pris l’option d’affronter le peloton d’exécution en face.
Etaient présents ce jour là, Gilbert Andzé Tsoungui, Inspecteur fédéral de l’Administration, Monsieur Mpeck, Préfet de la Mifi, le sous-préfet de Bafoussam, Daniel Sobtejou, le Commissaire Mfou, chef de service provincial de la sûreté nationale, autorité. Le 27 juin 1991, Ernest Ouandié est proclamé avec d’autres, héros national. Il serait par la suite réhabilité le 16 décembre 1991.
Leader of the nationalist armed branch of rebels for the colonial power, Ernest OUANDIE publicly executed eleven years after the accession of Cameroon to independence. Usually called Emile by his mates, Ernest OUANDIE was born in 1924 at Bangou, high plateau division in the west Cameroon. He obtained a diploma of monitory indigenous in 1943 from the Yaounde higher school and was transferred in many towns of the country. In Edea, he met many of his comrades of the party, particularly his wife Marthe Eding.
Militant of the Cameroon Confederate Union, he is indexed by the colonial administration as an agitator. By unionist nature, he joins UPC in the Eseka Congress in 1952. He becomes vice president in charge of the organization of press organs, particularly “The voice of Kamerun”.
At the moment of the dissolution of UPC in May 1955, Ernest OUANDIE is found in Kumba with Felix Roland MOUMIE, Abel KINGUE and NDEH NTUMAZAH. All of them go to exile abroad and form their basis in Accra in Ghana of NKWAME NKRUMAH.
Many young people who graduated from western universities are at his disposal. He moves regularly between Khartoum in Sudan and Cairo in Egypt, where Felix Roland MOUMIE was based, and Conakry in Guinea where some UPC militants work with SEKOU TOURE.
In 1961, he decides to come back to Cameroon and starts arm fighting again. After having mobilized the main part of militants and gathered help from many young people from Accra, he organizes a popular assembly underground from which a revolutionary comity is born in 1962 and he is made president. At the same time, he initiates the ALNK (Kamerun National Liberation Army). He organizes resistance. As in all revolutionary movements, spies enter his movement. His friendship with the Nkongsamba archbishop, lordship Albert NDONGMO is surrounded by many mysteries. The members of the revolutionary comity become suspicious. This suspicion intensifies in 1970. The archbishop plays an intermediary role between the authorities of Yaoundé and Ernest OUANDIE, so to come out and run abroad. He even offered him a passport. The archbishop never came back on the spot where they had this dialogue. But it is on that spot that Ernest OUANDIE was arrested on the 20th of August 1970, even the archbishop^. There was a trial in the military court in Yaounde and Ernest OUANDIE was retained.
President Ahmadou AHIDJO declared during an interview that “NDONGMO I despise him, I will not kill him but OUANDIE, I respect him and I will kill him”.
Archbishop NDONGMO is liberated and travels to Canada while Ernest OUANDIE is condemned to death. That is how on the15th of January 1971, around 5a.m. a military plane carrying the condemned man, lands at the military base in Koutaba, where he will be conducted to the military farm of Bamoungoum, at the entrance of Bafoussam.
The last person who talked to him was the priest of the Tamja parish in name of André WOUNKING; Ernest OUANDIE CHARGED HIM TO TRANSMIT TO President Ahidjo that the blood of patriots poured is the seed of nationalism. A this level, he was convinced that nobody will be able to stop nationalism in Cameroon, and more over, he was certain that they will talk about him in the history of Cameroon.
A 10 a.m., having refused his eyes to be banned by the elements of the Cameroonian army, he chased to face the execution peloton. Gilbert André TSOUNGUI, federal administration inspector, mister MPECK, divisional officer of the Mifi, the sub divisional officer of Bafoussam, Daniel SOBTEJOU, the provincial chief of service of national security and Mfou authority were present on that day.
On the 27th of June 1991, Ernest OUANDIE with others is proclaimed national hero. He will be rehabilitated the 16th of December 1991.
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