Felix Roland MOUMIE
Médecin diplômé de la prestigieuse Ecole William Ponti de Dakar. Felix Roland MOUMIE Est né le 1er novembre 1925 près de Foumban, dans l’ouest du Cameroun. C’est au cours de son séjour sénégalais comme étudiant qu’il fait la rencontre de Um Nyobè, qui décide à son retour au Cameroun de faire de ce brillant étudiant, le président de l’UPC en 1952, lors du Congrès d’Eséka. Il affiche clairement son appartenance à l’idéologie marxiste et assume la fonction de Directeur de l’école des cadres du parti. L’administration coloniale, par opposition à Um Nyobè considéré lui comme fort mais modéré, le service de renseignements colonial le prenait plutôt pour un va t’en guerre, extrémiste idéologiquement marqué communiste, militant de la lutte armée.
Déplacé à plusieurs reprises par l’administration coloniale de villes en villes, il fait la connaissance à Ebolowa de son épouse Marthe Akamayong avec qui il a une fille, aujourd’hui exilée volontaire au Portugal. En décembre 1954, le nouveau gouverneur Roland Pré décide de ramener tous les cadres de l’UPC à Douala pour mieux les contrôler. Le 31 décembre 1954, Félix Roland Moumié lui présente une carte de vœux manuscrite au nom de l’UPC, sur laquelle il lui déclare que rien ne lui sera donné, qu’il sache que le Kamerun, pays pour lequel ils se battent pour l’indépendance, ils sont prêts à aller jusqu’au sacrifice suprême.
De son séjour sénégalais, Félix Roland Moumié tisse de solides relations dans les milieux progressistes africains et internationaux. De retour au Cameroun, il en fait bon usage. Il devient un conseiller très écouté de certains chefs d’Etat africains, notamment Ahmed Sékou Touré, Nkwameh Nkrumah, Patrice Lumumba, Ben Bella… En mai 1955, l’UPC est dissout par Roland Pré et ses membres sont contraints à la clandestinité. Félix Roland Moumié se retrouve avec ses compagnons de lutte à Kumba dont Ernest Ouandié, Abel Kingué, Ndéh Ntumazah… A cheval entre Accra et Conakry, il fait sa base au Caire en Egypte ; Abdel Gamal Nasser, Président de l’Egypte lui apporte un soutient multiformes et finance entre autres activités, la radio « La Voix du Kamerun », ainsi que des bourses d’étudiants camerounais progressistes.
Aimant la presse et les hommes de médias, il se laisse naïvement approcher par un faux journaliste en réalité agent des services secrets français, du nom de William Betchel. Ce dernier gagne sa confiance et devient son confident et son conseiller en communication. Lors d’un séjour genevois en Suisse, le samedi 15 octobre 1960, William Betchel invite le Président Moumié dans un restaurant huppé, où il se rend en compagnie de Jean Martin Tchaptchet pour une interview. A peine arrivé, Moumié est demandé au téléphone, ce qui le surprend et l’étonne, car personne ne sait qu’il se trouve dans ce restaurant, mais il va répondre. Pendant ce temps, le journaliste occupe l’étudiant en lui montrant quelques documents confidentiels sur son pays. Il profite de cette distraction de Tchaptchet pour verser discrètement une quantité de thalium dans le pernod de Félix Roland Moumié. Ce dernier revient en se plaignant qu’il n’a eu aucun interlocuteur au bout du fil, il parla beaucoup mais ne but pas son apéritif toujours sur la table. Betchel répète le même stratagème du coup de fil et cette fois-ci, met du thalium dans son verre de vin. Moumié finira par boire les deux verres, ce qui sera foudroyant. Hospitalisé, il meurt empoisonné à Genève le 3 novembre 1960.
A medical doctor of the prestigious William Ponti School of Dakar, Felix Roland MOUMIE was born on the first of November 1925 near Foumban in west Cameroon. He met UM NYOBE in Senegal when he was a student. On his return to Cameroon UM NYOBE decided to make this brilliant student president of UPC in 1952 during the Eseka Congress. He clearly shows his adherence to Marxist ideologies, is appointed Director of the party school. The colonial administration as opposed to UM NYOBE, considers him strong but moderate. The information service considers him an extremist full of communist ideas, militant of armed fighting transferred many times from one town to another. He meets his wife Marthe Akamayong in Ebolowa with whom he had a daughter, who went on voluntary exile in Portugal.
In December 1954 the new governor Roland Pré decides to take all UPC leaders in Douala to better control them. On the 31st of December 1954 Felix MOUMIE presents him a card of new year with wishes written manually in the name of UPC, on which he declares that nothing will be given to him, Kamerun the country for which they are fighting for its independence, they are ready to go up to extreme sacrifices.
During its stay in Senegal, he makes some solid relations with some African and international progressives. On the return to Cameroon, he takes use of these relations till becoming the adviser of many African head of state and especially Ahmed SEKOU TOURE, NKWAMEH NKRUMAH, Patrice LUMUMBA, Ben BELLA. In May 1955 UPC is dissolved by Roland PRE and its members are forced to live in clandestinity. Felix MOUMIE finds himself in Kumba with his companions : Ernest OUANDIE Abel KINGUE, NDEH NTUMAZAH… He was always travelling between Acrra and Conakry, he makes his base in Cairo (Egypt). Abdel Gamal Nasser President of Egypt supports and helps him by financing the activities of offering scholarships to progressives Cameroonian students. Since he loved people of the mass media, he allowed naively a fake journalist to approach him (this journalist was an agent of the French secret services in the name of William BETCHEL.) This journalist gains his confidence and becomes his communication adviser.
During one of his journey in Geneva, the journalist invites him to a restaurant on the 15th of October 1960. He is accompanied to this invitation by Jean Martin TCHAPTCHET. As soon as he entered the restaurant, he was surprised to receive a phone call knowing that nobody knew where he was. Anyway, he went to answer the phone call. The journalist distracts the student by showing him some confidential documents of his country. He ceases this opportunity to introduce thallium in MOUMIE’s glass. When MOUMIE comes back, he complains that there was nobody on line. He keeps on talking and does not drink.
The journalist repeat this trick for the second time. When MOUMIE goes to answer the phone call, he introduces thallium in his second glass. MOUMIE finally drinks these glasses, he faints and he is taken to the hospital where he dies on the 3rd of November 1960 of poisonning.
